lundi 25 janvier 2010

Lions de mer, plongeurs, pinguins et présidents

J'entends souvent que mes posts sur le blog sont longues. Il est vrai que j'ai jamais eu le problème de produire le nombre des pages exigées, quand j'étais élève. Et même si le sujet s'est répété. Je vous ai déjà parlé des lions de mer, des plongeurs qui ne sont pas des insectes, j'ai même parlé des élections (en tchèque), c'est que les pingouins que je n'ai pas encore traité. Allons y doucement.

Après notre retour de la Martinique, on est devenus très sociables et les premiers dix jours, on les a passé en sortant avec des amis à Bellavista et en faisant la fête chez des gens. Petit à petit, mes activités professionnelles sont revenu à la normale. il n'est donc pas étonnant qu'on a repris envie de voyager un peu. On a décidé d'aller à Los Molles, un petit village au nord de Valparaíso et à peu près 160km de Santiago, ce qui veut dire à côté. Pour s'y rendre, il faut prendre la Panamericana au nord. Ce tronçon de la Ruta5 est une autoroute et on a donc pu élargir notre collection des choses qu'on peut voir sur l'autoroute au Chili. A part les habituels cyclistes et mères avec des poussettes, on a vu notamment un monsieur qui traversait l'autoroute à cheval croyant ainsi dans le sang froid du cheval en face des camions et de notre Pathfinder. Heureusement, son cheval n'a pas prêté la moindre attention au véhicules, il a sauté la barrière au milieu et il s'est arrêté avant de sauter dans le voie dans le sens opposé. Puis en rentrant, on a vu un gros camion rempli à ras bord avec des sac remplis de la sable. Et au top de ces sacs, il y avait une voiture. Je n'ai absolument pas pu imaginer comment ils ont arrivés à le mettre là bas, mais j'ai vu d'une manière assez vive comment ils l'ont pu attacher et j'ai donc dit au Cosmonaute de doubler le camion le plus rapidement possible ou trouver un autre moyen de se casser de là.

Une fois à Los Molles, on a posé nos valises dans des cabañas. Les Chiliens adorent ce type d'hé- bergement, car les cabañas sont équipés aussi d'une cuisine et les vacances reviennent ainsi moins chers. Et puis les petits chalets ont aussi un place pour faire des grillades, des asados et c'est tout ce qu'un Chilien a besoin pour être heureux. Los Molles est un village où vont les gens surtout en famille et surtout des gens pas vraiment riches, et cabañas restent donc presque le seul manière de se loger, enfin si vous nous souhaitez pas louer directement une maison.

D'abord, on a décidé d'aller manger et le Cosmonaute, qui a déjà visité le village en 2004, m'a amené chez le Pirate Suisse. Comme vous pouvez l'imaginer, le propriétaire du restaurant est un suisse et il va bien avec tous les autres européens légèrement cinglés qui se sont installés en Amérique du Sud pour y ouvrir une refuge ou un restaurant. Vous vous souvenez d'Anden Rose sous le volcan de Llaima ou M.I.Lodge près de Termas de Chillan? Chez le pirate, il n'y a pas de menu et pour bienvenue, le pirate vous annonce qu'il n'a pas ni de coca, ni de pastel de choclo, ni autres choses que les Chiliens adorent. Et après, il vous donne un petit cours sur l'écologie et vous explique comment il faut faire attention au gaspillage d'eau. Vous vous dites qu'il serait sans doutes un peu déplacé de demander où vont les égouts du restaurant, car vous êtes au Chili au bord de l'océan et vous êtes donc aussi quasiment surs que personne s'embête à construire un centrale de traitement, car océan est immense et gratuit. Mais vous ne le demandez pas, parce que l'ambiance est sympa et le Pirate aussi.

Après le repas, on a décidé d'aller sur le plage chercher un club de plongée et réserver pour demain. Il y a deux clubs de plongée à Los Molles et le Cosmonaute a eu déjà l'honneur, ou plutôt l'horreur, connaître le premier. Le moniteur de plongée était un pêcheur qui plongeait sans même le profondimètre. J'ai donc dit qu'on essayerait l'autre club, Atmósfera4. Mais il nous ont dit qu'on ne pouvait pas plonger dimanche, car il y avait des élections et tout le monde devait se rendre aux urnes. J'ai eu une idée brillante de demander, si on pouvait plonger toute de suite et ça, par contre, c'était sans problèmes. Pas des questions pour le certificat médicale ou les cartes de niveau. Le gérant a juste demandé si on venait de manger et quand on a conformé, il a fait un petit sourire. Je savais pourquoi et j'ai donc pris deux Kokulinek, des homéopathiques Cocculine, mon meilleurs ami sur les routes et sur la mer. Et on y est allés: un moniteur, le Cosmonaute et moi. Le bateau était un petit bateau des pêcheurs et on était habillées dans des neoprènes pas très neufs, mais très épaisses. On avait une capuche sur la tête et des chaussons sur des pieds. Bref, on avait l'aire des vrais plongeurs, pas comme à la Martinique avec nos petits shorties. Le Cosmonaute n'arrêtait pas à répéter que c'est là que je vais voir ce que c'est de la vraie plongée quand l'eau est froide etc.

On est arrivés sur le site et il fallait se mettre à l'eau. Il n'y avait aucune échelle et il fallait se faire tomber de dos, comme le font des plongeurs dans les films. L'eau était à douze dégrées. ça changeait par rapport à vingt huit à la Martinique. On avait tous quatre plombs autour de la ceinture et j'avais un peu du mal de rester sur le surface même avec la stable gonflée. Les vagues nous ont secoués et il était difficile de rester ensemble. Le moniteur m'a pris par ma stable et on a commencé descendre. Sous l'eau, on voyait rien et les vagues nous ont secoués tellement qu'on ne savait même pas si on est en train de descendre ou de monter. J'ai senti que le Cosmonaute m'a aussi attrapé. Plus tard, il m'a dit qu'il commençait à nous perdre de vue dès qu'il s'est éloigné plus que trois mètres. Puis j'ai vu des algues qui bougeait à une vitesse énorme sous nos pieds. Un courant qui nous a porté je ne savais pas où. On s'est mis sur le ventre et on continuait à descendre. Les gars m'ont pris entre eux. Et après on était au fond, et on voyait des étoiles de mer, des poissons et des algues. Je n'ai pas du tout compris comment on y est arrivés par cette barrière au surface. On a nagé dans une grotte et là, tout d'un coup, on a vu un ombre. Un lion de mer! Il y en a plein dans le Pacifique, décidément plus que des plongeurs et le lion était donc bien curieux de voir qui nous sommes. Il est venu donc nous voir de très prêt et il s'est arrêté pour bien voir. Et tout d'un coup, il est parti.

En sortant de la grotte, j'ai signalé qu'il ne me restait que 50 bar dans ma bouteille. J'ai tout consommé dans 18 minutes en comparant avec 50 minutes que je pouvais plonger à la Martinique. Il fallait remonter. Donc à nouveau, passer cette barrière, se faire secouer et essayer en plus d'y faire un palier. Finalement, on était sur la surface et le moniteur a commencé à appeler le bateau. J'ai fait ce que j'ai pu pour rester sur la surface avec ses plombs. Les vagues nous ont secouées comme dans Le Bateau Ivre. Le moniteur nous disait que l'océan était très calme, mais je pense que ce n'était que grâce à Kokulinek que j'arrivais à amener le dejeuner du Pirate jusqu'au plage.

En rentrant dans notre petite cabane, le sentiment que je n'irais plus jamais plonger au Chili commençait à se diluer un peu et je me disais que voir le lion de mer de si près était extraordinaire. Le Cosmonaute était très silencieux. Ce n'est que dans un petit moment qu'il m'a confié que c'était sa plongée de loin la plus stressante. Même, il a dit que j'étais courageuse de le faire après que six plongées dans ma vie. Bon, je vois qu'il a compris qu'il fallait me faire un compliment de temps en temps, mais je sais aussi que je suis toujours très courageuse au début. Je l'étais avec l'alpinisme et l'escalade, avant que j'ai vécu quelques sorties avec lui.

Le soir on a voulu aller se promener à Puquen, un endroit derrière Los Molles qui est connue par sa biodiversité. Mais on est au Chili, et il faut donc entouré tout par une clôture haute et si longue que même les Chinois pourrait l'admirer. Et la porte d'entrée était, bien sur, fermée.

Et elle était fermée aussi le lendemain matin, mais après la soirée passée avec le Pirate, on s'est dit qu'il ne fallait pas partir sans voir cette endroit. On a donc sauté ce mur de deux mètres en faisant attention aux morceaux de verre sur le bord qui était là pour empêcher aux voyous de voir ce morceau de la nature. On a marché et sur le bord de l'océan, on a vu une voiture des policiers. On a hésité un peu de continuer, mais finalement on l'a fait. On a croisé les policiers un peu plus loin, avant arriver à une pointe de laquelle on peut voir l'île des lions de mer, Isla de los Lobos.

On a dit poliment bonjour et les policiers ont aussi dit bonjour. Puis le Cosmonaute a demandé, si ils avaient vu les lions de mer. Oui, les policiers ont-ils répondus. "Muy lindo!", très joli, a continué la conversation le Cosmonautete. Oui oui, très joli, les policiers ont affirmé. Et après avoir eu cette petite conversation amicale, on s'est dit au revoir. Aucune question sur le fait qu'on est dans une réservation fermée. C'est assez typique.

On a observé des lions de mer et des pélicans quand un monsieur est arrivé avec son fils de environ cinq ans. Peut être c'est ouvert, on s'est dit. Mais en rentrant, on a vu que la porte est toujours fermée avec quelques cadenas pour protéger la nature vraiment bien. Comment le petit a-t-il sauté le mur? Sans l'aide du Cosmonaute, je n'y arriverais pas, mais il m'a tenu le pied et j'ai donc pu monter. Assise là haute, en contemplant comment descendre sans se casser une cheville, j'ai vu une voiture arriver et s'arrêter sous mes pieds. Je suis restée assise immobile. Il y avait une jeune femme qui est descendue et me voyant sur le mur, elle m'a demandé: "C'est fermé?"
"Oui.", j ai dit de la hauteur de ma mur.
"Et c'est haut?"
"Bah oui.", j'ai répondu: "Je suis ici avec mon mec, il m'a aidé à monter. Tu es seule?"
"Non, avec ma fille.", l'a jeune femme a sourit. Et j'ai déjà imaginé la jolie robe de la fille déchirée par des morceaux de verre.
En m'expliquant qu'elle est venue du loin, la fille a commencé de grimper sur la mur pour vérifier si elle arrivera a la sauter. Ah, le Chili, c'est ça!

Le Cosmonaute a traversé aussi et en souhaitant bonne chance à la jeune femme avec sa fillette, nous sommes allés sur le plage pour manger quelques empanadas aux fruits de mer. Et après, on a dit "au revoir" à Los Molles et nous sommes partis au sud en espérant de trouver une petite village sympa où on pourrait et plonger, et surfer.

Mais plus on est allés vers le sud, mois sympatique c'était. On a passé Papudo et arrivé à Zapallar où tous les propriètaires des gros résidences de Lo Barnechea ils possèdent un barraque énorme. Nous n'avons rien vu de la route, car elle était contournée par des mures gigantesques. Mais heureusement, entre les résidences, il y avait une cimetière où même des petits êtres humaines modestes comme nous ont pu entrer et avoir une vue sur l'océane. Mais plus que par l'océane, j'étais fascinée par des tombeaux qui ont bien suivi la taille de résidences. Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi un seul mort a besoin d'un tombeau qui fait six mètres sur cinq?

Ce n'était que vers la mur, là, où on n'avait pas de vue, où on trouvait des tombes de l'époque quand Zapallar n'était pas encore une destination de luxe. A part des fleurs, les tombes ont été décorés avec des moulins à vent des couleurs vives et sur les arbres autour, des clochets faisaient de la musique. Sur un tombeau, on a trouvé même un sapin de Noël.

Après avoir visité Zapallar, nous sommes allés à Cachagua simplement, car on n'a jamais vu des pinguins et selon le guide, on peut en voir à Cachagua. Et si c'était là, l'endoit où on peut observer des pingouins même si on n'est que une heure de Santiago? Oui, c'est là!

Tout près de la plage, il y a une petite île, Isla de los Pingüinos habitée par une colonie des cormorans, des pélicans et des pingouins. Il ne vous faut qu'une jumelle ou des bons yeux et vous pouvez en profiter. On a pu observer la technique comment les pingouins se jettent à l'eau des pentes du rocher et je peux vous dire qu'en ce qui concerne l'élégance et la sécurité, ils peuvent sans problèmes faire la compétition avec les lions de mer de Isla de los Lobos. Bref, ils se font tomber comme des sacs de patates en espérant qu'il n'y a pas de rocher dans l'eau.

On a continué un peu plus au sud, mais petit à petit, il fallait rentrer à Santiago. Une fois sur l'autoroute, on a mis le radio pour savoir les résultats de élections et très vite, on a compris que après 20 ans, le Chili passe à droite. On a donc le président Piñera. A vrai dire, je me suis attendue à ça, car Piñera n'arrêtait pas de parler de l'économie et de la securité. Les Chiliens, comme des Français, secoués par des nouvels sur la crise et sur la criminalité se sont laissés seduire. Dommage, car je ne pense pas que c'est la direction dans laquelle le Chili devrait aller. Le milionaire Piñera est surtout un business man et je pense que beaucoup de gens ont voté pour lui en pensant que le Chili devient aussi riche que Piñera lui même.

Je vous dit à bientôt donc sous une note triste. Mais laissons donc parler Mme Piñera. Quand elle a parlé de la crise, elle a dit que même sa famille faisait des économies. Par exemple, ils ne boivent plus de coca.

Connaissant la situation de beaucoup de Chiliens, je ne peux pas m'empêcher de penser a une certaine reine. J'espère que ça ne finira pas par une révolution.

dimanche 27 décembre 2009

Marins, plongeurs et enseignants

Quand j'étais petite, j'ai voulu devenir marin. Dans un T-shirt avec des rayures, j'ai dévoré tout les livres de Verne et beaucoup d'autres sur des marins et mon seul souci, c'était si un marin peut aussi être une fille. Et pas n'importe quel marin, bien sur, un marin sur un voilier, car je savais bien qu'un bateau vapeur, ce n'est qu'une machine en conserve, comme le Capitaine Flint disait. Mais un voilier, quand il y a une petite breeze qui chouchoute dans vergues, ou la la! Tendez les voiles et on y va! Et pas de peur des pirates, c'est en fait que des gars gentils. même si un peu rustres, avec leur jambe en bois et une bande sur l'œil. Mais ils ont un petite singe sur l'épaule ou un perroquet qui dit: "Que de l'or, que de l'or". Juste il ne faut pas oublier un fût de rhum et un peu de légumes, car je savais bien que le seul ennemi d'un marin, c'est le scorbut, mais je savais aussi me débrouiller avec.

Le Frèroulino a voulu devenir marin, lui aussi, mais surtout, il a voulu être plongeur. Il disait "dytique", car le mot plongeur (potápěč) et le mot dytique (potápník) se ressemblent beaucoup en tchèque. Mes parents lui disaient que ce n'était pas dytique, mais plongeur, ce qu'il voudrait devenir, mais Frèroulino, intéressé surtout par la plongée, insistait que lui, il voulait devenir un dytique.

Pour ça, il fallait nous naître à Martinique où ailleurs dans le Caraïbe, le paradis des marins, des plongeurs et des buveurs du rhum. Une fois sur place, je dois constater que c'est exactement comme je l'imaginais dans mes rêves. Il y a des grandes plages de sable avec des palmiers, il y a la mer azurée et il y a de corail. Un marin fatigué peut tranquillement se reposer dans l'ombre d'un arbre à pain (ah oui, ça existe, ce n'était pas un phantasme littéraire! La preuve en photo), d'un manguier, d'un papayer ou d'un bananier, avant qu'il passe par un champ de la canne à sucre pour s'asseoir sur une chaise plastique dans un bar sur la plage où il commande un ti punch ou un planteur.

Quand j'ai un peu grandi, j'ai compris que être née à Rokycany et en plus comme une fille, ce n'est pas le meilleur départ pour devenir un loup de mer et j'ai décidé de me contenter avec une carrière de prof. En même temps, j'ai trouvé que je n'aime vraiment pas traîner sur la plage et se bronzer. Mais ça, ça ne concerne pas le Martinique, car ici, la mer est à 28 dégrées même si nous sommes en hiver et les vagues sont exactement assez grande pour que ça soit rigolo de se faire secouer, mais ça ne secoue pas trop. Puis, une fois sur la plage, vous pouvez vous amuser en essayant ouvrir un noix de coco qui est tombé du palmier sous lequel vous vous reposez. En même temps, à Martinique, vous comprenez pourquoi Newton venait pas d'ici.

Le Cosmonaute a insisté que j'apprenne à plonger. Du coup, j'ai fait ma baptême Finalement, à 32 ans, je suis baptisée! Pendant le baptême, il y a un plongeur qui vous mène et il ne vous lâche pas une seconde. Après le baptême, j'étais d'accord pour passer le niveau un, ce qui consiste en cinq plongées éducatives. Et là, vous comprenez que plonger, c'est bien plus difficile qu'il paraît. Pour vous faire une parallèle, allez au supérette du coin, achetez une bouteille du rhum martiniquaise, buvez la et après, essayez de marcher normalement et avoir l'aire élégant. Sous l'eau, c'est pareil même sans le rhum. Plus vous faites l'effort pour rester dans un position acceptable et respectable, pire c'est. J'ai fini sur le dos sur le fond sablé en regardant la surface au dessous de moi incapable de me mettre sur le ventre. S'il y avait un dytique, il a du bien rigoler. Puis mon instructeur a insisté pour que j'enlève mon détendeur et que je mette de l'eau dans ma masque. C'était un terreur pure, mais heureusement, vos yeux terrifié qui sortent de la masque voient des jolis poissons et de corail, donc vous concluez que ça valait le coup. A confirmer quand même au Réveillon quand j'ai mon dernier cours.

Toutes ces plongées, c'était aussi un peu un cadeau de Noël. L'arbre de Noël était en plastique, mais la nourriture était la vraie nourriture de Noël. Puis le 25, nous sommes allés à une plage sauvage au bord 'océan Atlantique où on a ouvert une bouteille de champagne pour accompagner des cous d'oie farci des fois gras. Encore une fois je me suis dit que la vie est trop dure. Quelle bonne idée que la mère du Cosmonaute a eu de devenir prof! Et de partir en outre mer! Et moi qui a pensé que la carrière de marin et de prof sont des choses complètement opposées!

A part glander sur les plages, on a aussi un peu visité l'île. Nous sommes allés au nord pour voir la ville de Saint Pierre qui s'est faite souffler en 1902 par le volcan Montagne Pelée qui le surplombe. La force de l'explosion est jusqu'au présent illustré par des débris des maisons et notamment du théâtre et du prison dans lequel un des prisonnier, Cyparis, a survécu. Il a été incarcéré pour une bagarre sous l'influence du ti punch. Le jour avant l'explosion, il est rentré d'une cavale tellement ivre que ses gardiens ont décidé de le mettre dans un petit cachot que vous pouvez voir sur le photo. Alors que les 30 000 habitants du Saint Pierre sont morts, Cyparis, ivre mort, a survécu. Et c'est pour ça que les Martiniquais disent que le ti punch peut parfois sauver la vie.

Les plages au nord ont du sable noir volcanique, les plages du sud de la sable jaune et les plages d'Atlantique de la sable blanche avec des gros grains. Les habitants sont par contre tous noirs et la vie est partout aussi lente. Doucement le matin, pas trop vite le soir, dit Grégoire. Mais pourquoi se dépêcher si un peu plus loin, il y a à nouveau que la mer et si on peut contourner toute l'île plusieurs fois dans la journée? Toujours, il y a de temps. Contrairement au Chili, les gens ne se poussent pas, ne se devancent pas, même pas des automobilistes. Mais pourtant, le style de conduire est tout aussi dangereux, car les Martiniquais ont un regard contemplatif qui fixe des champs de la sucre à canne. J'aime aussi bien des bars où on voit toujours au moins un rasta-man. Puis en comparant avec le Chili, les gens sont plus minces, plus grands et votre oeil s'arrête plus souvent sur un petit beau jeune.

Le jour de Noël, en sortant du bateau au retour de la plongée, il y avait deux petits garçons noirs de à peu près six ans, dans un caleçon et avec des chapeaux du Père Noël qui ont couru vers nous en chantant: Père Noël, Père Noël! Ils ont raison. Moi, si j'étais Père Noël, j'habiterais ici.

Mais ce n'est pas encore fini pour nous. On a encore une semaine pendant laquelle on pense de monter la Montagne Pelée, plonger quatre fois, puis on sait qu'on va se balader un peu et boire un peu plus du rhum...

P.S. J'ai négligé un peu mon blog français se dernier temps. Je vais essayer de traduire au moins un peu d'articles du passé, puis sachez qu'on vit toujours au Chili et que le Martinique, c'est que des vacances...

dimanche 20 décembre 2009

Globetrotter

Quand la mère du Cosmonaute a quitté le Liban pour déménager à la Martinique, on était juste en train de déménager au Chili. On s'est dit que du coup, on ne sera pas trop loin d'elle.

Grand erreur. Voyager du Chili à la Martinique, c'est bien plus aventureux qu'aller à la Martinique de l'Europe. Il y avait une connexion par Panama, mais il n'existe plus et il faut alors passer par Miami et après par Puerto Rico. J'ai même du regarder la carte pour voir où est-ce qu'on va passer. Puis bien sur, j'avais aucune idée de la décalage horaire. J'ai donc pensé qu'à Miami, on aura une heure de plus, alors qu'on a deux heures de moins. Dur dur de savoir combien de temps le vol a duré du coup: dans la nuit, on dort, puis le temps d'arrivé est dans l'heure locale...

Finalement, j'ai compris qu'on vient de faire un vol de neuf heures et j'ai mis, pour la première fois dans ma vie, mes pieds sur le sol américaine. Dans la salle d'attente, la télé m'a rappelé qu'on est en hémisphère nord et qu'en fait, on est en hiver. Du coup, je me suis dit que la clime qui marche a fond n'est peut être qu'un chauffage qui marche très mal. Peut être. On s'est donc habillés dans tout ce qu'on avait et on a même récupéré une couverture d'Americain Airlines qui traîné par terre. Le radio d'aéroport n'arrêtait pas de répéter qu'il fallait que les passagers pour Philadelphia achètent des choses à manger pour leur vol, car il y avaient des fortes chutes de neige dans leur destination et personne ne savait si l'avion n'allait pas être détenu sur la piste de décollage pendant des heures. Autres avion allaient au Caraïbe et la salle d'attente était donc une jolie vitrine des outfits de toutes les saisons. Il y avait des gens qui allaient de la chaleur à la chaleur, ou du froid à la chaleur, ou de la chaleur au froid, ou encore du froid au froid (les pauvres). On s'est donc retrouvé dans un dimension sans des saisons et, vu qu'on avait aucune idée quelle heure est à Santiago ou à la Martinique, sans temps. Une sensation rare.

On a passé six heures à attendre, mais heureusement, il y avait de la connexion internet gratuit. J'ai regardé parmi autre aussi geoglobe et j'ai vu que vraiment, je suis connectée des États-Unis et pas de Chili. Bizarrement, ce n'est qu'en ce moment que je me suis rendue compte que je viens de me déplacer à l'autre bout de la terre.

Après six heures d'attente à Miami, on est remonté dans un avion en direction de Puerto Rico. J'ai appris que c'est une île et pas un état sur le continent: j'étais persuadé que Puerto Rico, c'est quelque part entre Honduras, Nicaragua et Salvador. Même le tchèque pense que c'est un état, car en tchèque, on emploi avec Puerto Rico la même préposition comme avec des états, et pas celle qu'on emploie avec des îles.

Confondue par ma propre langue, je suis descendue à Puerto Rico pour me faire confondre par l'espagnol locale. Déjà à Miami, on entend pas énormément d'anglais, c'est l'espagnol qui reine. A Puerto Rico, on a décidé de se balader un peu et on s'est donc rendus dans un boutique pour voir un guide ou une carte de San Juan, la capital de Puerto Rico. La vendeuse était bien sympa, souriante comme tous les Porto-ricains qu'on a rencontré. J'ai demandé comment on peut aller au centre ville et elle m'a répondu qu'on pouvait soit prendre un taxi, soit tomar la guagua. Mon oreille est déjà bien habitué à l'accent chilien et contrairement au Cosmonaute, j'ai du vraiment me concentrer pour comprendre la vendeuse, mais là, j'étais sûre que j'ai bien entendu le mot guagua. Prendre un bébé? Bizarre! J'ai toujours pensé qu'on dit guagua à cause de son caractéristique des bébés: ua ua ua! “Guagua?”, j'ai dit. Bah oui, guagua! “Bus”, la vendeuse a dit finalement. Ah oui, il y a une logique là dedans que le même mot veut dire bus dans un pays et le bébé dans l'autre! Heureusement, elle n'a pas dit coger el bus comme il dit en Espagne, car coger en espagnol chilien, ça veut dire bien autre chose que prendre... enfin, ça veut dire prendre, mais exactement et que dans ce sens qui fait rigoler une bande des pubères. Alors, si elle avait dit coger la guagua, je l'aurait peut être dénoncé pour la prostitution des mineurs.

Finalement on a laissé tomber la guagua et on a pris un taxi. Le centre de San Juan nous a bien plu. On s'est un peu étonnés devant des décoration des Noël, on s'est baladés, on a bien mangé et on a trouvé que la bière porto-ricaine, c'est très bien pour la soif, mais ça a le gout d'eau.

Puis on est encore montés dans l'avion, cette fois un tout petit, et on est partis en direction de la Martinique. Et après vingt cinq heures du voyage, si je compte que le temps entre la première décollage et la dernière atterrissage, on était finalement sur le territoire français. La mère du Cosmonaute et Grégoire nous ont attendu à l'aéroport pour nous amener dans leur petite maison au sud de l'île. On a reçu un planteur de bienvenue et on a bien profité du fromage français après six mois de privation. Et les vacances peuvent commencer.

samedi 19 décembre 2009

A la Martinique

La dernière semaine de travail avant le Noël est finie. J'ai refait des gâteaux de Noël, car le Cosmonaute les a terminé déjà cette semaine. J'ai donc vu que mes plaintes sur la chaleur que j'ai fait pendant la première cuisson étaient complètement injustifiées, car cette fois, la température extérieure était de 34 dégrées et dans notre appartement il faisait 27, mais dans la chambre et je ne pouvais pas faire la pâte là bas. Il fallait donc se contenter avec le salon où il faisait plus chaud.

J'ai passé la semaine en réunions de la fin d'année. Mais quand même, j'ai eu du temps pour aider à Martina chercher une araucaria de Noël. On l'a amené en Pathfinder et on s'est encore perdues dans la folie du centre de Santiago. Mais je me monte plus la tête de tous les klaxons autour, je conduis comme une vraie chilienne. Après, nous sommes allées à Jumbo chercher du Pilsner Urquell, mais malheureusement il y avait une promotion là dessus et les Chiliens l'ont tout achetés. Mince.

Dans la semaine, on a fait aussi deux sauts aux urgences, car on ne sait pas encore aller chez le médecin d'une façon normale. Lundi, j'ai forcé le Cosmonaute pour y aller, car depuis trois semaines, il me révélait avec sa petite tous. La tous ne semblait pas être dangereuse, mais mes réactions après trois semaines sans sommeil oui. J'ai donc demandé qu'il se rendait chez un médecin immédiatement. Le Cosmonaute n'a pas voulu encombrer des urgences, mais je lui ai assuré que si on va aux urgences dans une clinique, on n'encombrera pas. On est au Chili et aux urgences des cliniques, il faut être assez conscient pour pouvoir payer. En arrivant, on a vu la salle d'attente avec quelques patients, de vue assez en bon santé, qui attendaient tranquillement. Le Cosmonaute a donc accepté d'entrer. L'urgence a commencé par un petit démarche administratif pendant lequel le logiciel de l'ordi a planté deux fois et il fallait donc que le Cosmonaute repète trois fois sa date de naissance, son numéro de téléphone et autres données. Heureusement qu'il n'a pas souffert d'une hémorragie.

Les médecins ont écouté les poumons du Cosmonaute, ils ont dit que ce n'était rien du tout et ils lui ont donné des antibiotiques. Ils aiment bien des pilules au Chili. Qui ne prend rien, est en train de se négliger. Heureusement, les médecins ont ajouté un sirop, et on a donc décidé de garder ces antibiotiques si jamais on en avait besoin en voyage. Le Cosmonaute prend son petit sirup, il tousse moins et j'ai donc pensé que je pourrais dormir tranquillement.

Mais mardi matin, je me suis assise pendant une réunion à côté d'une arbuste et il m'a fait un peu pleurer. Le soir, nous sommes allés avec Amelia, Alvaro a Amaury (AAA, un peu comme des alcooliques anonymes) prendre copas y tapas. J'ai mangé un peu de chorizo, du fromage, de la viande et aussi des moules. La nuit, en cachette, j'ai ouvert la fenêtre de la chambre. En cachette, car le Cosmonaute déteste dormir avec une fenêtre ouverte. Mais j'étais punie, car les moustiques ont dévoré mon dos dans la nuit. La journée, j'ai commencé à avoir des démangeaisons aussi sur des bras et jambes et je n'arrêtais pas tuer des mouches invisibles qui je croyais être à l'origine. Et effectivement, j'ai eu des petits boutons partout. Je me suis baignée deux fois ce soir là pour noyer ce parasite qui était en train de me bouffer, mais sans résultat. J'étais juste rassurée que ce n'était pas la gale, car je connais la gale depuis que Sylvestre en a amené de l'Inde et il a refilé à son entourage.

La nuit je n'arrivais plus dormir à cause des démangeaisons et vers une heure j'ai commencé à me dire que c'est bizarre que ces mouches et parasites bouffent que moi, alors que le Comsonaute dort tranquillement, et je me suis dit que sans doutes, j'avais une allergie. Et depuis qu'il ne toussait plus, c'est dormir ce que le Cosmonaute voulait faire, et il m'a donc dit que on allait "tenir jusqu'au matin", ce que voulait dire que moi j'allais tenir et lui, il allait dormir. Mais vers cinq heures du matin, j'ai eu des boutons partout, y compris le visage, et j'ai donc décidé qu'on ne tenait plus et qu'on allait aux urgences. Une fois sur place, ils m'ont regardé vite fait pour constater que je fais une réaction allergique, va savoir pourquoi, et ils m'ont mis des antihistaminiques. Ils ont ainsi stoppé ma réaction, mais aussi toutes mes réactions en général et ils m'ont laissé en légumes, donc pas question d'aller bosser le matin. Puis ils m'ont ajouté plein d'autres pillules, que j'ai arrêté de manger dès que mes boutons sont disparus.

Hier soir, on a fait une fête à la maison. On a réussi à remplir notre salon des gens comme on le faisait souvent à Grenoble. J'étais si fatiguée que je n'arrivait pas à tenir suffisamment longtemps pour voir des dégâts de la višňovice de Denis. Le matin, je me suis levée pour commencer à ranger pendant que le Cosmonaute dort. Mais là, je vais le réveiller sans merci. Le soir, on part. On va à la Martinique pour fêter Noël chez la mère du Cosmonaute. A bientôt!

dimanche 18 octobre 2009

Petits gentils volcans II.

Vendredi matin, nous avons quitté les Termas de Chillán pour se rendre plus au sud. C'était moi qui conduisait, car les distances sont énormes au Chili et je dois donc participer aux déplacements. Après avir roulé environ cinquante kilomètres, dans un village appelé Pinto, juste sous un grand affiche qui invitait les passants à une expositions interregional des brebis, j'ai pris une route sens unique dans le sens interdit, car au Chili, les petits panneaux de signalisation: entrée interdit, sens unique, n'existent pas. C'est à vous de connaître la ville et savoir quelle rue va dans quel sens. Heureusement, sur la route, il y avait des flèches et j'ai donc vite vu que je suis dans un sens interdit et devant des regards méprisants de quelques Pintanais qui attendaient le bus, j'ai fait un demi tour pour aller à Chillán et ses aventures routières. Car à Chillán, les panneaux d'indication n'existent pas du tout et il faut passer la ville pour prendre l'autoroute. Moi au volant, en essayant d'éviter enfants, charriots, gens, chevaux, taxis, autobus et tous ce qu'on trouvait sur la route, en essayant de voir si je suis dans le bon sens, si j'ai la priorité, j'ai essayé de suivre les indications du Cosmonaute. Un baptême par le feu. Sur un carrefour, le Cosmonaute m'a dit d'aller à gauche et moi, j'ai dit que je ne peux pas y aller, car il y avait un des rares panneaux chillanaises interdisant de tourner à gauche. J'ai donc continué tout droit et le Cosmonaute s'est énervé que je ne l'écoute pas, et il a dit qu'il m'indiquerait plus le chemin et que je peux aller où il me plaît. J'ai donc continuer à éviter le trafic sur la route jusqu'à ce que la route change dans un chemin plein de boue, ce que n'était sûrement pas l'autoroute. Là, le Cosmonaute a trouvé qu'il s'est assez vengé et il a recommencer m'indiquer le chemin. On est revenu sur le carrefour où j'ai pensé qu'on ne pouvait pas tourner et j'ai vu que la flèche interdisant y était, car il y avait deux voies dans les deux sens et donc pour que les chauffeurs ne prennent pas le premier voie en contre-sens. Très logique.

On a trouvé la celèbre Panamericana et on est partis vers le sud. Je vous ai dit que je déteste les auto-routes, mais j'ai tenu, dans la pluie, encore 100km, presque jusqu'à Los Angeles. Et il faut dire que conduire sur l'auto-route, surtout si vous vous éloignez de Santiago, ce n'est pas drôle. L'autoroute y est plein de vie. A part des voitures et surtout des camions et des bus qui roulent à 110km/h, il y a aussi des arrêts de bus directement sur l'autoroute, des kiosques avec mote con huesillos, des piétons, des cyclistes et des charriots tirés par des chevaux. On a même vu trois gars sur des skateboards. Et une mère avec une poussette. Et vous les passez à 120 en essayant de ne pas les écraser.

Vers Los Angeles, le Cosmonaute a pris le volant pour aller en ville. On a voulu voir un peu comment c'est et acheter quelque chose à manger. Et s'arrêter au bord d'autoroute pour un mote, ça ne nous donnait pas envie. Los Angeles du Chili n'a décidement rien à avoir avec Los Angeles des Etats-Unis et la pluie jouait encore moins dans sa faveur. Encore une fois on a pu vérifier que sans Touristel, le guide chilien qui décrit plutôt des endroits inintéressants, il ne faut pas conduire, car il n'y a pas d'indications dans les villes. Mais vous avez toutes les plans dans le guide. A nouveau, on s'est demandé si on est dans contre-sens ou pas. Finalement, on s'est acheté quelques empanadas et on a continué au sud. Avant d'arriver à Victoria, nous sommes sortis de l'autoroute et on a continué par un chemin en terre battue vers la Reserva Tolhuaca. Les chemins en terre battue peuvent être des routes assez importantes et celle là était presque sans des trous. C'est après 40 kilomètres qu'on a vraiment apprécié avoir notre Pathfinder, car il fallait conturner par le fossé un camion transportant le bois avec la remorque renversé. Ici, avant d'arriver vers le volcans, vous passez par des forêts, des plantations des eucalyptus et des pins. De loin, les forêts d'eucalyptus rassemblent aux forêts des épicea. C'est sans doutes pour ça qu'il y a autant d'immigrés Allemands et Suisses qui ont atteri dans cette région. Même, vous voulez chanter La Bohême, La Bohême...Mais après, les nuages se lèvent et vous voyez les volcans. Et là, vous savez que vous n'êtes pas dans l'Europe centrale.

Et puis on était à Suizandina, un autre adresse recommandé par Andy de Refugio Lo Valdés. Encore un logement avec de la bonne bouffe, du bon vin et une ambiance agréable. Mais il est vrai que après la familiarité de M.I.Lodge, c'était un peu la formalité suisse. A la place d'un verre de bienvenu, on a réçu des papiers à remplir. Mais petit à petit, on a commencé à se sentir comme chez nous.

On savait que les jours suivants, il allait pleuvoir. J'étais plutôt contente, car les trois sorties de Chillan m'ont bien épuisés. Mon herpes a réapparu, j'ai commencé à flotter dans mes pantalons et surtout, j'ai me préoccupait pour mon nez et son attachement à mon visage comme Michael Jackson. La nuit, la faim me réveillait. Samedi matin, la neige tombait et on est donc allés explorer le région avec Pathfinder. Les cartes de région ne sont pas toujours très fiables et surtout pas assez précises, et passer de temps à chercher où vont les routes n'est donc pas du tout de temps perdu. Et si la vallée vers Chillan rassemblait au moins un peu à une station de ski, la vallée sous Longuimay est un paysage agricole et il n'est pas rare que vous rencontrez un charriot tiré par des bœufs. Pathfinder a donc du lutter avec quelques animaux et un toro l'a clairement menacé en secouant la tête et refusant de bouger de la route. Mais finalement, un petit coup de klaxon l'a persuadé que Pathfinder, c'est un adversaire trop fort. Par contre, il y avait une poule qui n'a pas eu assez intelligence de finir de traverser la route et presque en finissant sa traversé a décidé brusquement de rentrer en pensant que la traversée était trop dangereux. En tournant, elle a pris directement la roue devant de notre petit char. Sinon, le claxon servait assez de leçon à toutes les brebis, chats, chiens, vaches, veaux et chevaux.

La visibilitéétait tout juste bonne pour voir les grandes araucarias (sur lo photo, vous pouvez voir que le Cosmonaute est bien miniscule par rapport à eux) et coigues, mais en gros, on peu dire que notre première journée d'exploration, c'était plutôt un échec. Si ce blog est lu par quelqu'un qui veut aussi aller voir comment sont les Termas Rio Blanco, qu'il sache que les termes sont bien enfermés par une clotûre, car depuis que l'hôtel à côté a brûlé, le propriétaire du terrain essaie de les vendre et il ne veut pas que les gens viennent se baigner gratuitement. Et La Laguna Blanca doit être très jolie, sans doutes, mais elle aussi, elle est sur un terrain privé et il faut demander la permission d'entrer chez deux Allemands sympas. Ce qu'on a fait, mais finalement, on a bien vu qu'il y avait trop de la neige sur la route et pour la première fois, on a donc planté Pathfinder dans la neige. Mais on s'est débrouillés pour le sortir. Et on n'est pas décidément trop fou, car en rentrant, on a croisé trois Chiliens à vélo en cherchant la Laguna à tout prix. En descendant, on a vu leurs tentes au bord de la route.

On a appris beaucoup de choses sur la vallée avec le propriétaire hyperactif d'Andenrose, un chalet un peu plus bas dans la vallée que la Suizandina. On a passé par son auberge pour prendre un goulash avec des spaetzle après ne pas avoir prendre le bain dans les Termas de Rio Blanco. D'ailleurs, si vous avez peur d'aller au Chili, car vous ne parlez pas espagnol, allez au sud: ça parle allemand.

La journée suivante, il continuait à neiger, donc on est encore allés explorer, cette fois vers la Reserve Conguillío, au milieu duquelle on trouve le sommet du volcan Llaima, le volcan chilien le plus actif. Et s'il s'agit du volcan chilien le plus actif, je pense qu'il ne doit pas être mal classé au niveau non plus. Avec ses 40 explosions dans les dernières 400 ans, il terrorise avec succès le région et même, on trouve des panneaux de signalisation (!) indiquant les chemins d'évacuation et en entrant dans la réserve, il y a même un panneua indiquant la probabilité d'explosion. Le volcan a montré son activité, pour la dernière fois, l'année dernière. Pourtant, sur ses pentes, il y a une petite station Las araucarias. Et cette station fonctionnait le dimanche quand on est arrivé explorer la reservation. Les yeux du Cosmonaute se sont alumé. Le lendemain, la météo n'était pas trop mauvais et c'était un jour férié. Il était donc clair que la station marchera. Facile se s'approcher pour pouvoir faire le sommet. D'ailleurs, en parlant de la station, ça peut paraître bizarre de construire une station sur un volcan si actif, mais apparement, ils l'ont fait dans un endroit où on trouve de araucarias de 800ans. Du coup, ce n'est pas par là que la lave coule. Mais il paraît qu'elle coulait un peu par là quand même, l'année dernière.

En rentrant, on a passé par Termas de Malalcahuello que je ne vous recommence pas trop. Couverts, très chers et, dimanche après midi, pleins de monde. C'est exactement le genre de choses que les Chiliens adorent.

Le matin donc, on est partis pour faire la Llaima. La veille, j'avais bien envie, mais la nuit, je n'arrêtait pas de rêver des avalanches. La montée était difficile pour moi. Le Cosmonaute était très fâché. On montait à gauche, ce qui n'était pas l'itinéraire indiqué dans le topo de Lena, mais en tout car, le volcan a explosé depuis et il n'avait donc plus la même forme. Un guide français qu'on a rencontré le lendemain a dit que lui, il va par la droite, mais de là bas, un vent soufflé très fort. On marchait sur le glacier qui était casé par la coulée de la lave. La lave fumait encore. Je vous assure, pas de gaz, c'était vraiment la lave.

Je ne me sentait pas bien à cause de tout ça. En arrivant à l'endroit où le glacier était bien casé, il fallait traverser la lave. Je n'arrivait pas à retenir ma peur pendant toute la montée et là, le Cosmonaute en avait assez. On a décidé de descendre. Le Cosmonaute m'a dit qu'il m'amènerait plus jamais avec lui et qu'il vendrait mes skis. J'ai répondu que c'est une connerie d'aller faire le Longuimay le lendemain et après 1400 de dénivelé conduire 700km à Santiago. Le Cosmonaute a dit que en tout cas, il y irait pas avec moi. Etc.

Donc à la fin, on a decidé de faire le Longuimay. Comme les Chiliens adorent tout reglementer et tout fermer, on n'a pas pu arriver sous le volcan, et il fallait faire un marche d'approche. Sans manger et sans s'arrêter, on est monté en 5 heures. Ca prenait du temps aussi, car le volcan était couvertpar une neige très dure et la pente était de plus en plus raide. A la fin, on a enlevé nos skis et on a du terminer à pieds. Après quelques pas, on voyait plus de skis à cause de la pente. Pas un volcan gentil, je dirait. Mais on est arrivés au sommet, on a fait quelques photos avent que le vent fort ne nous force pas de descendre. La descente n'était pas agréable, surtout car on était gâtés par les descentes précédents. La neige au sud du Chili, c'est un truc extraordinaire: très légère et beaucoup plus stable. Mais à Longuimay, on n'a pas eu de la chance. On a passé autour le Crater Noël (Crater Navidad) où le Longuimay a explosé une soirée de Noël et puis on était à Pathfinder.

A Suizandina, on a pris nos sacs et on est partis pour faire les 700km à Santiago. Heureusement, la plupart était à faire sur la Panamericana qui, ici, est une autoroute. Mais même, quand vous croisez un cycliste sans le far qui roule dans le contre sens vers le bord de voie gauche, vous en avez un peu marre. C'était le moment quand j'ai compris pourquoi à Santiago, personne réclame les pistes cyclables. Les Chiliens n'ont pas le même aperçue de danger comme nous.

Moi aussi, je conduisait, et juste après avoir pris le volant, un couple des policiers m'a arrêté directement sur l'autoroute dans la bande d'urgence. La bande d'urgence finissait quelques mètres plus loin par une pelouse et il n'y avait donc pas de place pour reprendre un peu de vitesse avent rejoindre l'autoroute, mais apparemment, ça ne semblait pas être un problème. Mais je n'avais pas le temps de me préoccuper pour ça en s'arrêtant. Je savais que mon permis n'est pas valable au Chili. J'ai décidé de faire comme si je voyait que c0est juste une contrôle de routine dont j'ai déjà passé plein. Et ça a marché. Après m'avoir contrôlé, le policier s'est mis diretement dans la voie signalisant avec sa main aux voitures de gagner le voie gauche pour que je puisse sortir. Et vous savez quoi? C'est pour la première fois dans ma vie que mon permis me sers comme un permis, pas comme une carte d'identité. Là, je peux m'appeler une conductrice, non?

Là, on est de retour à Santiago. Les feuilles sur les arbres ont poussé, mes geraniums ont formé un forêt vierge derrière mes fenêtres et il fait 20 dégrées...

P.S. Les photos sont ici

vendredi 9 octobre 2009

Petits gentils volcans

Cette semaine et au début de la semaine prochaine, le Cosmonaute et moi, nous sommes en vacances. Le Cosmonaute avait quelques jours libres après son séjour au Télescope et en plus, le 12 octobre, c'est le Jour de la Rase, comme le jour du découverte d'Amérique s'appelle au Chili. Et donc, après des préparatifs compliqués, nous sommes partis au sud. Les préparatifs étaient compliqués, car comme d'habitude, on n'a rien préraré la veille de départ, on a tout fait le dimanche matin et du coup, j'ai du encore courir de la station service à la maison pour prendre la dentifrice et mes lunettes. Et mon ordi, car cette fois, le Comsonaute a décidé qu'on ne campera pas, mais qu'on se réposera dans un truc de luxe. La première partie de notre voyage, nous avons donc logé à M.I.Lodge près des Termas de Chillán et c'était vraiment très très confortable. On a très bien mangé, les propriétaires étaient vraiment sympa et en plus, on était au pied de tous les petits gentils volcans. Car dans notre topo des skis de rando au Chili et en Argentine de Frederic Lena, on dit: "Elie en avait marre des hauts sommets autour de Santiago et il a voulu voir des petits gentils volcans du sud." Je suis sure que la citations n'est pas en français correcte, et c'est car je ne peux pas consulter le topo, car le Cosmonaute le porte avec lui comme un bible et le topo est donc avec lui au Télescope en ce moment. Mais en lisant cette phrase, je me suis dit: "C'est là où je veux aller."

Les sommets autour de Chillán n'ont que un peu plus que 3000 mètres. Pas des maux de tête à cause d'altitude, pas des marches d'approche interminables, pas des nuits sur la neige. Ça m'a donné tellement du courage que j'ai même décidé de participer sur le déplacement vers là bas et de 500 km qu'il fallait faire, j'ai conduit 180, ce que faisait la moitié (de temps). Et en plus, j'ai du conduire sur l'autoroute, ce que je déteste! Malgré la pluie, j'ai doublé comme une Schumacherova.

En arrivant, il pleuvait des cordes, ce qui était bien en accord avec la réputation du sud de Chili. Après un bon sommeil, en regardant de la fenêtre, on n'a vu aucun volcan, mais il était évident que la pluie est changé en neige. La journée était déclarée une journée de repos et on n'a donc fait que glander un peu dans la neige, on a fait un bonhomme de neige et puis on a passé au moins cinq heures dans l'eau chaude des Termas de Valle Hermoso. Ce n'était pas mal, mais je dois dire que les autres thermes qu'on a visité au Chili étaient bien mieux. Donc si vous êtes dans le région, allez plutôt dans les Termas de Chillan, même si la vue n'est pas si jolie.

Le jour suivant, on a decidé de monter le premier petit volcan, le Chillán Nuevo (3186m). La neige tombée la veille était légère et sans des traces. On s'est mis dans nos skis et on y est allés. J'ai eu peur que je gagnerait encore le titre de Cacamolle, surtout vu que j'ai passé ma nuit a réfléchir sur des avalanches. Et le commentaire de la propriétaire du chalet "Mais vous avez des peles et des ARVAs, n'est pas?" m'a pas du tout tranquillisé. Mais une fois dans la montée, j'ai vu qu'il n'y avait pas de risque d'avalanches et en plus, je n'ai pas eu trop de difficultés de monter. Enfin, pas plus que d'habitude. Et puis, le Chillán Nuevo, c'est un vrai volcan avec de la fumée au sommet et comme je n'ai jamais vu un vrai volcan du près, j'étais motivée. On est donc arrivés à faire le sommet ou on s'est posés pour un petit pique nique. Le volcan nous a chauffé avec ses petits gaz, mais il sentait assez mauvais. Puis on a commencé la descente magnifique dans la neige légère. Sans l'effort, nous sommes volés jusqu'à en bas où la récompense, un bain dans les thermes, nous attendait. Le bain sentait aussi mauvais que le volcan, mais à la limite, personne ne faisait pas de commentaires quand on a plongé dans l'eau alors qu'on était tous sales après la journée de rando. Il semble que le H2S, c'est un gaz populaire à Chillan.

Le jour suivant, on a pensé faire une sortie facile, 700 mètres au col, descendre 300 mètres à une rivière de l'eau chaude, remonter et rentrer. Mais comme on savait qu'on monterait par une station de ski, on a essayé de faire un dameuse-stop pour s'approcher plus et avant de descendre à la rivière, faire un petit volcan. Et comme dans ma vie, j'ai déjà stoppé, à part de voitures normales, un train, un bus, un tracteur et un Cinquecento qui arrivait à nous prendre avec nos sacs gigantesques, je savais que stopper une dameuse, c'est possible. Les pisteurs nous ont montés jusqu'au derniers remontés mécaniques et c'était parti pour faire le Chillán Viejo. Au sommet, il n'y avait pas de neige, on a donc du déchausser nos skis et puis on s'est dépêché au sommet en passant autour des sorties de gaz. La fin de la montée n'était pas vraiment facile, car un petit volcan, ce n'est que un tas des pierres toujours prêts à tomber dans la vallée et il n'est pas très agréable d'y marcher dans les chaussures de ski. Une fois au sommet, on a vu qu'il y a beaucoup de vent et on a donc décidé de descendre le plus vite possible. Le Cosmonaute disait que de l'autre côté du volcan, il y aura de la neige, mais en arrivant, on a vu que ce n'est pas de la neige, c'est de la glace. N'ayant pas des crampons, on a décidé de descendre dans l'éboulis. Je commençait à comprendre que même des petits volcans gentils peuvent être très méchants. Mais après on a finalement arrivé à chausser les skis, on a traversé la glace et on a pu skier vers la rivièree. Sur quelques endroits, il y avait de la fumée qui sortait de la neige et en regardant, on a vu que c'est les gaz du Vieux (Chillán Viejo, c'est le vieux Chillán). Finalement, nous sommes arrivés à la rivière et on a décidé de manger. C'est pour la première fois dans la montagne que à la place de me couvrir pour manger, je me suis changée dans mon maillot! Mais il y avait un problème. La rivière était trop chaude. Impossible même de traverser. En maillot, sur le bord, on a décidé de descendre un peu, car on s'est dit que là bas, peut être l'eau serait plus refroidie. Que dalle! Ce Vieux, il laisse sortir l'eau bouillante sulfurisée partout et c'est à cause de ça que je me suis brûlée la pouce dans un petit étang où je croyait l'eau devrait être froide car il n'y avait pas de courant ni source apparente. En expérimentant ainsi, on a compris que l'eau est à peu près à la bonne température là où on voit des algues. On s'est donc plongé dans cette eau la plus froide et on a mangé. On a amené du jambon sec dont je proposait de cuire dans l'eau et l'accompagner avec une fondue. Puis le Cosmonaute avait trop chaud, il a transpiré plus que dans la montée, et moi aussi, donc on a décidé d'aller chercher nos vêtements et partir. Mais juste avant de mettre tous nos gore-tex, on a eu la bonne idée d'aller voir plus haut, là, où la rivière sortait de la neige. Et là, comme la neige fondant se mélangeait avec l'eau de la rivière, au final, on a trouvé un endroit avec la bonne température. Mais il ne nous restait beaucoup de temps, il fallait remonter vers le col. On a marchait vite et le Comsonaute m'a fait son compliment typique: "Si tu voulais, tu pourrait refaire le sommet, ce n'est que dans ta tête que ça ne va pas, regarde comment tu peux marcher vite". Je ne lui a pas dit que je marche si vite, car j'ai aucune envie de faire la descente dans la nuit. Et du coup, on est descendu dans la lumière de jour.

En arrivant vers le sommet du Vieux, on a regardé le sommet d' Enneigé (Nevado de Chillan, 3212m). Le Cosmonaute a absolument voulu le faire le lendemain. Moi, sachant que c'est une ascension longue et dure, en sortant de la dameuse j'ai proposé en sachant que ça ne passerait jamais qu'on pourrait monter le Nevado à la place de monter le Vieux. "Non, ce sommet, il se mérite.", le Cosmonaute a répondu. Et donc, le lendemain de notre ascension du Viejo, on est allés mériter le Nevado. Avec le Pathfinder, nous sommes montés à la coulée de la lave à l'altitude d'à peu près 1500mètres, à l'endroit où on a construit notre petit bonhomme de neige le jour d'arrivé. Le bonhomme a déjà presque fondu, mais la lave était toujours là. Pour faire le Nevado, il fallait la traverser. Le Cosmonaute était tout content et en mettant les skis sur le sac, il a dit: "Ca, c'est des vrais skis de rando, commencer avec les skis sur le sac". Après 45 minutes de la marche dans des montagnes de la lave et dans un ruisseau quand nos skis sur les sacs n'arrêtait pas à s'emmêler dans les arbustes omniprésents, il a quand même avoué que c'est de la merde. Mais finalement, on s'en est sortis, on a chaussé les skis et on a commencé l'approche. L'Enneigé a été si loin, mais petit a petit, on est arrivés et on a monté au glacier. Le vent m'a pris le chapeau du Cosmonaute. Le chapeau s'est arrêté bien plus bas et j'ai empêché le Cosmonaute d'aller le chercher. Le sommet d'abord. Vers deux heures d'après midi, le sommet n'était pas loin, il fallait que monter la fin, bien raide. Nos skis glissaient beaucoup, car nos peux de phoque étaient complètement mouillées. Même avec des couteaux, avec plein de neige sur les peaux, on glissait et les skis étaient très lourdes. On a décidé donc d'aller vers l'éboulis sur le côté et marcher. Mais l'éboulis était aussi dans une pente très raide et il ne restait que traverser sur l'autre côté pour voir su là bas, la pente n'est pas moins raide. La traversée était horrible. Même si le Cosmonaute a pris mes skis, j'ai n'arrêter pas imaginer un de nous tomber en bas. Finalement, on est arrivé à traverser, j'ai pleuré pendant dix minutes et puis on a décidé qu'il était trop tard d'aller au sommet, même si c'était très proche. En plus, on ne savait pas comment serait la descente. Heureusement, elle était pas difficile et le volcan s'est donc montré un peu gentil. On a ramassé le chapeau qui était déjà suivi par un condor qui pensait que ça doit être une délicieuse cadavre. Dans la vallée, la lave et des arbustes nous attendaient. Voilà comment j'en ai profité. Mais je m'en foutait, des petits chutes, car si ce n'est pas la vie qui est en danger, c'est tranquile. Puis finalement, on a vu la tête de Pathfinder et on est rentrés à M.I.Lodge où un bain chaud dans des jacuzzi extérieurs nous attendait. Ça, on l'a bien mérité.

Le lendemain, on partait. Les pieds du Cosmonaute sont devenues toutes rouges et bizarres. Si on était à la maison, je le voit bien sur le canapé en train de dire qu'il ne pouvait pas marcher. Mais là, autres volcans plus au sud nous attendaient.

mardi 22 septembre 2009

Fiestas patria

Au début du mois de septembre sur les carrefours de Santiago, les jongleurs, les artistes, les vendeurs de Super Ocho, les vendeurs des fruits, les vendeurs des journaux, les vendeurs de n'importe quoi et les mendiants qui ne vendent rien, ils voient arriver des vendeurs des drapeaux. Comme le mois de septembre, ce n'est même pas le mois de la rentrée, je me suis demandée pourquoi tout ces drapeaux. Bon, c'est vrai que le 18 septembre, c'est le jour d'indépendance, mais en France, est-ce que vous voyez les vendeurs des drapeaux depuis le début de juillet? Et vous en voyez, tout court? En Tchèquie, c'est pareil, pour nous, l'indépendance, c'est en fin octobre et la seule chose que vous entendez, c'est que les magasins avides de vos sous commencent à crier: Joyeux Noël, Joyeux Noël!

Mais au Chili, c'est vraiment dû à l'indépendance qui s'approche. Dans les jours suivants, dans les magasins, des panneaux qui vous font penser à commander des empanadas apparaissent. Puis vous entendez de temps en temps que les gens parlent des cadeaux pour les enfants et vous comprenez qu'il faut aussi faire un cadeau à votre femme de ménage, des concierges, des jardiniers et d'autres personnes qui s'occupent de bâtiment où vous vivez. Et une fois que vos collègues commencent à se plaindre qu'ils vont encore grossir, vous êtes surs que ces fêtes là, ça doit être aussi important que Noël. Au Chili, dans le pays où les magasins ne ferment pas que tard dans la nuit, où les restos ne ferment jamais, des petits pancartes vous disent: le 17 septembre, on ferme à onze heures du matin. A seize heures. Et selon la loi, au plus tard à dix-sept heures, mais à cette heure-ci, Santiago s'est déjà vidé et à la place de la pollution, il se couvre par un odeur de barbecue, asado, comme on dit ici. Pour moi, ça a voulu dire que j'ai encore travaillé jeudi matin, mais mon groupe des familles avec un malade Alzheimer, avec lesquelles je travaille jeudi après midi était déplacé pour mercredi. Jeudi après midi, je rentrais à la maison pour se reposer un peu avant la fête par des rues froides et désertiques de Santiago et le seul bruit que j'ai pu entendre, c'était le clapotement des drapeaux chiliens dans le vent.

Le vrai jour d'indépendance, c'était vendredi le dix-huit. On est allés faire un asado chez le chef du Cosmonaute. Le chef est français et grâce à ça, l'asado n'était pas tout à fait chilien: déjà, à la place des empanadas, on a mangé une pâté à l'aubergine, la viande a été bien saignante et pas trop cuit à la chilienne, et surtout, pas de drapeau sur la façade de la maison. Ce qui est même contre la loi. Si vous êtes étranger, vous avez le droit de mettre aussi votre drapeau, mais plus bas que le drapeau chilien.

Nous sommes rentrés trop tard pour sortir, mais samedi, on était decidés d'aller voir les festivités chiliens. On était au courrant que dans des parques de Santiago, ils s'y passent des choses, et finalement, nous avons donc decidés d'aller voir le parque Suarez chez nous à Providencia. Karen et Antoine sont allés la veille voir le Parque Padre Hurtado à la Reina, mais apparemment il y avait trop du monde, pas de place pour se garer et une file d'attendte énorme pour entrer. Vu que le Parque Suarez est bien plus petit, on a esperé de trouver une place pour nous. Il faisait très chaud et comme nous sommes arrivés vers une heure, on a pu entrer. Et à l'intérieur, il y avait des kiosques avec des trucs traditionnels et des trucs de la fait foraine, puis plein de gens avec des poussettes, des cages avec des animaux de la ferme, donc des autruches, des lamas, des poules et des lapins, une présentation des outils dont on se sert à la ferme, et puis, heureusement, des kiosques avec de la bouffe. On les a pris à l'attaque et on a vu que la bière est servie dans un goblet en plastique et les empanadas ressamblent étrangement aux empanadas dont on peut acheter au supermarché. En les mangeant, sur le podium, une petite competition en cueca était en train de se passer et Karen a dit que les danceurs dansent vraiment très mal. Tout cette fête à Providencia avait donc quelque chose de très artificiel et fake. Un peu bourrés par la bière bu au soleil, on a bien rigolé en observant un rodéo des enfants et des compétitions ou les parents ont lutté avec même plus d'enthousiasme que les enfants, mais après, on a décide d'aller voir un vrai rodéo ailleurs.

A Lo Barnechea. Je vous ai parlé beaucoup de ce quartier du luxe, mais je ne vous ai pas dit qu'il y a un part de Lo Barnechea, el pueblo, une colline où, bien coupés de tout ce luxe, vivent les gens plutôt pauvres, des gens qui ont vécu là bas encore avant que les riches ont décidé de construire des résidences dans les collines autour de Santiago. Même si el pueblo de Lo Barnechea semble être plus riche que les quartiers sud de Santiago, je suis sure qu'aucun Chilien parano y mettrait des pieds. Et comme les villageois, c'était des agriculteurs à la base, une arène fait partie du village. Et pendant les quatre jours de festivités, les rodéos y ont eu lieu.

Sans avoir un problème pour se garer, vu que la plupart des gens sont venus en transport en commun ou à pied, on est montés à pieds vers l'arène passant par un chemin poussiereux bordé par des kiosques. Les kiosques vendaient des mêmes sucettes, barbe à papa, pommes en caramel, des cacahuètes en sucre et des rouleaux avec du manjar, mais on avait un sentiment que cette fête est plus populaire et traditionnel que celui de Providencia. Déjà, pas d'entrée payée. Mais avant de continuer, je vais quand même vous avertir d'une chose. Le manjar. Car un visiteur inexpérimenté pourrait facilement le confondre avec de la nutela. Mais le manjar, la même chose comme la dulce de leche argentine, c'est du lait qui est cuit jusqu'à ce qu'il devient caramélisé, c'est à dire jusqu'à ce qu'il devient marron et caoutchouteux et met en extase des Chiliens. Je me suis fait avoir qu'une fois à Valparaiso où j'ai acheté des churros en pensant qu'ils sont farcis avec de la nutela. Puis, dès que le vendeur des churros m'ont quitté de regard, j'ai offert cette délicatesse aux chiens de la rue.

Mais continuons la montée vers l'arène. Sur des planches en bois, des villageois y étaient assis en regardant le premier tour de rodéo. Deux gars sur des cheveux, des huasos, ont poursuivi un toro et on n'a compris qu'il fallait coincer le toro de temps en temps contre la barrière de l'arène. Puis le voix du juge a dit deux mauvais points. Ou trois bons points. Et parfois aucun point. On a regardé et comme le parcours qu'il faut faire avec le toro est toujours le même, on a compris petit à petit d'où sort le toro, où il est censé de courir et où les huasos doivent le retourner et on a donc pu anticiper, avec un voix grave, les décisions du juge. Deux mauvais points quand les huasos étaient vraiment nuls et pas seulement qu'ils n'arrivaient pas coincer le toro contre le bord pour le retourner, mais en plus, le toro a trouvé une occasion de s'échapper complètement, un mauvais point si le toro a changé de sens car les huasos n'étaient pas capables de le maintenir dans le sens des aiguilles de la montre etc. Le public était plutôt calme et passait le temps à se gaver par des sucettes, des rouleaux au manjar et des cacahuètes. Ce n'était que les enfants qui s'excitaient au bord de l'arène. Les huasos discutaient calmement sur les performances de ses collègues et tout était couvert par la musique traditionnelle. Vaaamos bailar la cueeeca... Le supporteur le plus hystérique, c'était sans doutes un chien de la rue qui, appuyé contre le bord de l'arène, regardait partout, se deplaçait de temps en temps pour voir mieux et tout attentif, il n'a pas aboyé une seule fois. On dit que les chiens n'ont pas une vision très bonne, mais je ne le crois pas. Ce chien là, il a regardé tout le rodéo pendant des heures et ce n'était que pendant la pause qu'il s'est éloigné pour manger un peu de la délicieuse poubelle.

Une fois que la nuit est tombée sur Lo Barnechea, le dernier tout du rodéo s'est approché. Les cinq derniers couples des huasos se sont disputés la victoire. J'étais un peu déçu que juste avant, le couple formé par un père et son fils a était éliminé, car le fils, il n'avait même pas l'âge pour pouvoir conduire, mais, en galope sur son cheval, il a maitrisé le toro d'une façon dont jamais je maitriserait des pots de yaourt avec mon Pathfinder.

Une fois le rodéo terminé, Señorita Francisca, une fille indienne habillée dans une robe verte traditionnelle, dont l'élégance est tout à fait comparable aux robes traditionnelles de la Bolivie, a donné des médailles aux vainqueurs. Puis c'était le temps pour un peu plus de la musique traditionnelle ce qui a donné faim au Cosmonaute. On est allées donc gouter des empanadas et de choripan, des brochettes. Les empanadas étaient bonnes et le choripan excellent. Mais quand même, je me demande comment les Chiliens arrivent à se gaver par empanadas, des sucettes, des motte con huesillos (à vous de deviner qu'est-ce que c'est :-) ), de manjar et d'autres choses pareils. Il faut vraiment être patriote pour faire ça.

Ils vendaient le choripan près d'une tente où un groupe de la musique s'excitait sur le podium et les gens, aussi tout excités, ont dansé comme des fous. Le Cosmonaute a commencé de saturer un peu de folklore chilien et une fois qu'au podium vers l'arène, un groupe de la musique traditionnelle de la Patagonie s'est préparé pour jouer, on a décidé de battre en retrait. Chez nous, à Bellavista, au Patio de Bellavista, dans ce milieu stérile et touristique qui, ce samedi soir, était vide comme je l'ai jamais vu.

Dimanche, on a decidé qu'on a assez vu de patriotisme chilien, et on est allés faire une petite balade dans la montagne. On est monté le Pochoco, une colline derrière Lo Barnecheou. Par stratégie, on n'a pas voulu quitter Santiago dans un autre direction que vers la cordillère, car on savait que dimanche soir, notre ville se re-remplira des gens et que les bouchons à la périphérie seront monstrueux. La balade était tranquille et agréable et du sommet, on a pu faire un petit coucou à Plomo et voir qu'au sommet de Provincia, il n'y a quasiment plus de neige et qu'on pourra bientôt tenter d'y monter.

Et aujourd'hui, le printemps commence! Par la pluie, bien sur. D'ailleurs, c'est aussi la Journée internationale de la maladie d'Alzheimer. Du coup, avec l'assoc où je travaille, on a monté une petite stand devant la Moneda. On distribuait des flayers, donnait des petits ballons aux enfants et les mémés dans la direction d'association ont même invité un gars avec une orgue de Barbarie qui, en jouant en boucle un chanson, a découragé tout le public qui voulait s'approcher pour nous parler. Et ainsi, en écoutant ce chanson démentiel, on a sensibilisé les gens aux risques de la maladie.

Et pour que ça soit mois joyeux, le Cosmonaute part au Télescope ce vendredi.